Filière golf = Solidarité.

05 - 05 - 2020

Nous avons vécu des temps difficiles et nous croisons les doigts pour que cette période soit maintenant, pratiquement, derrière nous. C’est dans l’adversité qu’on voit ses vrais amis et cet adage a démontré que la filière golf sait s’unir et travailler de manière solidaire. L’ADGF (association des directeurs de golfs a tourné à plein régime pendant le confinement, comme elle le fait toute l’année d’ailleurs et comme le GEGF (Groupement des entrepreneurs de golf français). Les directeurs de nos structures ont beaucoup échangé leurs points de vue et leurs situations. Et le constat est préoccupant. Mis à mal par une météo catastrophique l’hivers dernier, beaucoup de golfs sont dans une situation difficile. Le confinement est venu s’ajouter à ce contretemps et ils ont dû supporter en plus deux mois de fermeture sans la moindre recette. Alors aujourd’hui, on estime que environ 50% des golfs sont en difficulté. De plus, l’avenir est incertain. Le redémarrage de l’activité se fera au mieux progressivement et on ne sait pas combien de temps il nous faudra pour revenir à la normale.

Lors de nombreux échanges sur les réseaux sociaux ou au téléphone avec plusieurs golfeurs, nous avons bien entendu la question que se posaient un certain nombre d’entre vous sur le prix des abonnements pour 2020. Beaucoup de membres n’avaient pas encore repris leurs abonnements avant le confinement. Alors, l’idée faisait son chemin de demander une réduction pour le reste de la saison. Le problème est que seuls les abonnements permettront à nos golfs de vivre cette année. A part quelques très rares golfs privés, toutes les structures comptent sur les green-fees pour boucler leurs budgets. Beaucoup qui comptaient sur une clientèle extérieure et même étrangère pour commercialiser leurs green-fees en seront privés pour le reste de la saison. Si nous ne pourrons pas encore voyager facilement dans nos régions françaises avant quelques temps, les golfeurs étrangers ne pourront probablement pas revenir dans nos golfs avant l’an prochain. C’est-à-dire que ce ne sont pas seulement deux mois de recette qui sont perdus, mais également une saison complète. Pour certains de nos golfs, les ressources proviennent au 3/4 des green-fees et aux 2/3 d'une clientèle internationale.

Nous le pressentons, même si nous ne le ressentons pas encore, l'économie française, mais aussi internationale, vont subir subir un véritable séisme. Il est probable que certains ne s'en relèvent pas. Même si certains directeurs sont fatalistes ou gardent leur optimisme comme Laurent Jouanno à Pléneuf-Val-André : "La réouverture, même limitée va nous permettre de remettre la machine en route et, l'amplitude horaire de l'été nous permettra peut-être de faire jouer plus de monde".

C’est pourquoi Denis Fabre, le président de l’ADGF et, avec lui Laurent Boissonnas président du GEGF qui de son côté annonce une perte de 120 millions d'euros  pour la filière, ainsi que bon nombre de nos présidents de Ligue appellent à la solidarité. Tout comme vous avez soutenu vos commerces de quartier, aidé vos voisins ou applaudi nos soignants, il va falloir soutenir nos golfs. Il s’agit tout autant d’éviter la baisse de niveau des parcours que celle de qualité des services offerts dans nos club-houses. Et ceci au mieux, car dans certains cas c’est tout simplement la faillite et la fermeture de votre parcours qu’il faudra éviter.

Il y a l’aspect humain qui compte énormément il est primordial d'éviter les pertes d’emploi. Sans oublier les enseignants dont 60% sont indépendants, 20% salariés et 20% ont un statut mixte. D’un point de vue purement financier, le calcul est à faire. Si, pour économiser une partie de votre abonnement, vous perdez votre golf au risque d’avoir 15 ou 20 km de plus à faire pour aller jouer sur un autre parcours, cela ne jouera pas en votre faveur.

A défaut de pouvoir se serrer la main, on peut toujours se serrer les coudes.

Quelques chiffres sur la filière :

  • 732 golfs dont 604 golfs traditionnels et 128 petites structures
  • 15530 emplois dont 1150 enseignants
  • 1,5 milliards de CA
  • 401 millions d'euros de retombées directes dans les territoires

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